Aucune revue ne s’était jusqu’alors vraiment penchée sur le phénomène SAS. Des articles avaient paru ici et là mais il manquait un dossier conséquent sur Gérard de Villiers. Sans préjugé, la
Revue des Deux Mondes
propose une enquête soigneuse et originale sur un des plus grands succès populaires des cinquante dernières années. Pour mener à bien l’investigation,
Olivier Cariguel
, chef d’orchestre de cette livraison estivale, a fait appel à des personnalités aussi sérieuses qu’un ancien ministre des Affaires étrangères, un grand reporter, des éditeurs...
Le dossier s’ouvre sur l’article de Robert F. Worth, paru le 30 janvier 2013 dans le New York Times. Les propos fort élogieux du journaliste américain réveillèrent une presse française quelque peu méprisante à l’encontre de SAS. Avec Renaud Girard, compagnon de route et ami de l’auteur, nous revivons quelques aventures à l’étranger : Gérard de Villiers était un remarquable reporter doté d’une efficace expertise géopolitique. Hubert Védrine appréciait chez l’écrivain cette capacité de comprendre sans juger : celui-ci évita toujours le piège de l’a priori ; parfaitement documenté, il savait informer son lecteur tout en le distrayant. Si l’éditeur Alfu analyse les nombreuses qualités du super héros SAS, Jean des Cars explique l’exceptionnelle longévité de la série : toutes les histoires sont fondées sur des reportages mêlant actualité et secrets d’État. Serge Brussolo évoque certaines facettes de l’homme qu’il côtoya pendant vingt-cinq ans, un être lucide, écrit-il, désenchanté, flirtant toujours avec la provocation. Aurélie Tronchet travailla pour Gérard de Villiers, l’éditeur : elle raconte son expérience. Enfin, Olivier Cariguel clôt le dossier sur une belle surprise : il a retrouvé la trace du premier livre inconnu de Gérard de Villiers, le Visage.
Également au sommaire, la première partie d’un bel entretien avec Roger Grenier. Le « doyen des éditions Gallimard » nous fait revivre le savoureux paysage littéraire des années cinquante.