La question identitaire est devenue, au fil de ces derniers mois, l’épicentre du débat public. L’essai d’Alain Finkielkraut, l’Identité malheureuse (Stock), a trouvé un très large écho en 2013, suscitant ici et là, des polémiques passionnées. La Revue des Deux Mondes a voulu poursuivre les réflexions du philosophe. Dans un long entretien, préambule au dossier, Alain Finkielkraut évoque les questions maudites que représentent l’identité nationale, l’héritage, la nostalgie du passé, l’amour du pays. Avec Jean-Yves Boriaud, le lecteur découvre que la notion identitaire puise ses origines dans l’Antiquité latine. Robert Kopp, lui, se penche sur l’enquête que mena Jean-Pierre Le Goff sur une France rurale en disparition (La Fin du village, une histoire française, Gallimard, 2012). Christophe Guilluy propose une leçon inédite de géographie sociale et nous révèle une situation des couches populaires très éloignées des représentations caricaturales habituelles. Non sans humour, Michel Crépu décrypte cet animal étrange qu’est le bobo.
Autre temps fort du numéro, un entretien avec François Fédier. Depuis cinquante ans, le philosophe travaille sur Heidegger. La parution des Cahiers noirs en Allemagne (et bientôt en France) donne l’occasion de revenir sur la pensée d’un homme énigmatique. La Revue des Deux Mondes a tenu à sortir du débat manichéen : il ne s’agit pas d’être pour ou contre Heidegger, il s’agit de scruter et de comprendre une oeuvre.
La Revue reste fidèle à sa tradition du reportage et offre un tour d’horizon géopolitique avec trois textes consacrés à Xi Jinping (Dorian Malovic), au Liban (Antoine Sfeir) et à Bangui (Adrien Jaulmes).