Sous prétexte de faire barrage au Front national, notre classe politique ne cesse de faire son jeu et de le nourrir. De Fillon et Copé à Mélenchon en passant par BHL et Moscovici, on nous sert le même discours culpabilisant. Comment mieux pousser les classes moyennes dans les bras de Marine Le Pen ?
" En juin 2012, je publiais un ouvrage intitulé La Catastrophe du 6 mai 2012. J'y montrais, au vu du résultat d'une élection témoignant d'une radicalisation droitière de l'électorat, de la dérive quasi pétainiste du discours sarkozyen d'entre-deux-tours, de l'absence totale de charisme hollandais, que, si on jouait aux cons, l'hypothèse Marine Le Pen n'était plus à écarter. Je persiste et signe.
Quel plus beau cadeau peut-on faire au Front national que de lui livrer sur un plateau, comme l'on fait des cohortes mortifères d'intellos-gauchos, les idées de nation, de laïcité et de République.
Comment peut-on faire plus objectivement le jeu du Front national qu'en transformant tout fait divers en occasion d'appâter le chaland.
Peut-on rendre à l'extrême droite un plus évident service qu'en instrumentalisant la nécessaire résistance antifrontiste de façon tellement caricaturale et politicienne.
Qui peut croire qu'on donnera le moindre complexe à un électeur tenté par le vote lepéniste en lui proposant comme seul substitut une néopétainisme des beaux quartiers rebaptisé " droite décomplexée ". JF Kahn