' Tu as coupé à un nombre conséquent d’enterrements, petite veinarde. Tu as échappé à tous ces coups qui un par un nous assomment et nous laissent comme des boxeurs groggy dans l’attente du gong final, tu as échappé aux gémissements, partie avec sagesse et un brin de désinvolture dans la pleine force de tes vingt ans. ' En publiant Une amie de la famille, récit centré sur la mort de ma sœur Annie et le silence qui dès lors a enseveli ma famille, je n’imaginais pas que ce livre allait provoquer tant de réactions, de retrouvailles, de surprises. Tous ces signes attestaient de la puissance de l’écriture, de ce qu’elle délivre ou dénoue. Alors j’ai décidé de montrer à Annie à quel point elle est restée présente. ' La vie des morts ', disait notre père, persuadé que sa femme et sa fille continuaient de lui parler. Ce n’était pas un songe de vieillard, c’était la simple vérité. J.-M. L.